PARIS
17 SEPTEMBRE AU 22 NOVEMBRE 2025
Invitée par la Fondation H pour une résidence de recherche et de création à la Cité internationale des arts à Paris, Turakella Editha Gyindo développe le projet Testimonials for the body, présenté dans l’espace parisien de la Fondation H à partir du 17 septembre 2025.
Ce projet explore les liens entre les corps à travers l’éponge loofah, matériau végétal utilisé à la fois pour nettoyer le corps, les objets et les espaces domestiques. En Tanzanie, son pays d’origine, la loofah porte également une forte charge symbolique identitaire forte car intégrée aux rituels de soin et de propreté. Turakella associe la loofah à la pierre ponce —deux matières naturelles, abrasives mais traditionnellement liées au soin —pour évoquer les histoires liées au corps, notamment aux corps noirs. Utiliser des matériaux rugueux et abrasifs pour parler de soin souligne une certaine tension : celle d’une réparation marquée par la douleur.
Cette résidence parisienne lui offre l’occasion d’élargir ses recherches à d'autres contextes culturels, en tissant des liens entre les communautés à partir d’objets du quotidien. L’installation, déployée sur les deux niveaux de l’espace parisien de la Fondation H, se veut un lieu de récits, de rencontres et de réparations.
Christelle Bakima Poundza est invitée par la Fondation H à rédiger le texte de l’exposition Testimonials for the body.
BIOGRAPHIE DE TURAKELLA EDITHA GYINDO
Turakella Editha Gyindo (Tura) est une curatrice et artiste pluridisciplinaire basée à Dar es Salaam, Tanzanie. Après des études universitaires en Algérie, elle rejoint en 2021 la Nafasi Art Space Academy à Dar es Salaam pour suivre le programme Curatorial Practice and Art Management et participe à la Biennale de l’Afrique de l’Est 2021.
Depuis, Tura est curatrice indépendante en Tanzanie où elle organise plusieurs expositions et projets de résidences artistiques notamment avec Mazi Arts ainsi qu’avec l’Institut Goethe de Dar es Salaam. En mai 2024, elle intègre le Mentorship Program for East African Curators soutenu par Njabala Foundation, Independent Curators International et AWARE.
Inspirée par la nature humaine et son adaptation en phase avec l’évolution perpétuelle et frénétique du monde, elle questionne les préconçus collectifs autour de l’intersectionnalité, de l’identité et de l’appartenance. Elle s’intéresse au défi, à la complexité de l’être humain ainsi qu’à la manière dont l’identité peut transcender les normes sociales. Selon elle, la place qu’occupent les individus dans la société n’est pas uniquement régie par les expériences personnelles mais aussi par une connexion profonde à l’existence qui va au-delà de l’incarnation physique.
Début 2024, elle présente sa première exposition personnelle Mwanangu Kua Nikutume à l’Alliance Française de Dar es Salaam. De la peinture à la performance, Tura expérimente une pluralité de médias à travers lesquels son propos s’articule autour de son expérience de la féminité, de l’isolement, des émotions et des souvenirs personnels. Son histoire personnelle est un fil conducteur essentiel dans son travail, en tirant parti de ses propres souvenirs, elle tisse un lien avec des émotions auxquelles chacun peut se connecter.
Tura cherche par ses œuvres à engager un dialogue autour des normes sociales et hiérarchiques qui ordonnent les communautés en montrant la diversité des questionnements possibles dans la quête d’identité.